Quel avenir pour Fontainebleau et l’espace dégagé par le déménagement du CHC ?
1La majorité actuelle a laissé passer une occasion en or de contribuer à la reconfiguration du quartier et de ses accès. À force d’hésiter, elle a laissé passer l’occasion de permettre au CHC de rassembler toutes ses implantations en développant le site de Saint–Joseph et de développer par effet de cascade un réaménagement de Fontainebleau.
Ne considérons pas le départ du CHC comme une tragédie, mais comme une opportunité qui nous est offerte de réfléchir, avec les habitants et les associations du quartier à un projet permettant une réutilisation pertinente de cet espace.
D’ici 2016, nous pouvons réfléchir à des solutions, sans négliger aucune piste.
Le CHC ce n’est pas uniquement un hôpital, c’est une vie qui gravite autour, des riverains, des visiteurs qui vont et viennent, des employés, des livreurs,… ce qui a permis le développement d’une série de commerces de proximité (boulangeries, HORECA, fleuristes, etc.) et qui a également apporté des retombées économiques sur la rue Sainte–Marguerite. Son départ risque de mettre en péril cette économie et il convient donc d’en tenir compte dans la reconversion du site.
Quelques exemples de reconversions possibles :
- Développer un projet de « micro-ZAE » : C’est-à-dire encourager l’installation de petites entreprises avec peu de nuisances dans les quartiers. Dans la même optique, une partie de l’espace pourrait accueillir du « Co- Working », à savoir des espaces ou du matériel de bureau (imprimantes, fax, ordinateur,…) mis à disposition pour favoriser le télétravail.
- Centraliser certains services administratifs : En particulier, les services administratifs du CPAS, qui pourraient profiter d’une partie des installations existantes. La requalification des bâtiments permet de conserver ceux- ci en tout ou en partie et donc de maintenir l’identité du quartier.
Ces deux exemples permettent de maintenir de la vie à Saint–Joseph, de ramener les emplois en ville tout en réduisant les déplacements et c’est tout le quartier qui pourrait bénéficier des nouvelles dynamiques créées ainsi que de leurs retombées.
Quelque soient les pistes choisies, un seul mot d’ordre : éviter la mono–fonctionnalité. Évitons de reproduire ce qui se fait place Saint–Lambert avec le palais de justice, c’est-à-dire un « no man’s land » après fermeture des bureaux qui en plus coupe totalement Pierreuse de la ville !
Nous pourrions nous inspirer des hôpitaux Debrousse et Antiquailles à Lyon qui ont tous deux étés également abandonné au profit d’une reconstruction par ailleurs et où la ville à développer un projet mixte de logements urbains, sociaux et d’activités tertiaires pour le premier et un projet mêlant logement, logements étudiants et restaurants pour le second.
Fontainebleau
Véritable cicatrice héritée des pratiques passéistes du « tout à l’automobile », la voie rapide et le carrefour Fontainebleau constitue un des défis majeurs pour le quartier.
Jouons la transparence
La reconfiguration profonde de cet axe représente un coût pharaonique et la ville seule n’a pas les moyens de régler le problème. Il convient donc d’interpeller le pouvoir régional, mais il faut également préciser que si des pistes de solutions peuvent être dégagées, elles ne peuvent s’envisager qu’à long terme.
Ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras ! En effet, la première des choses est que la ville ancre son projet dans le cadre d’un schéma directeur afin de solliciter des budgets auprès de la région.
Il existe également des solutions immédiates que nous pouvons mettre en place, à commencer par la limitation du nombre de voies à deux ou encore l’installation de dispositifs de ralentissements, afin que les piétons ne risquent pas leur peau à chaque fois qu’ils tentent de traverser aux passages prévus à cet effet, mais où peu de voitures leurs cèdent le passage.
Il existe également des techniques de réaménagements des carrefours en espaces partagés, indiqué par des effets de plateau ou encore des variations de la couleur du bitume, amenant l’automobiliste à d’avantage de prudence. Lyon et d’autres grandes villes françaises ont déjà adoptés ce type de dispositifs.
La réduction du nombre de voiries exposée ci avant, permettrait de libérer de l’espace pour aménager des circuits exclusifs pour les vélos et les piétons, mais également pour les bus qui pourraient ainsi bénéficier d’une voie prioritaire.
Accorder la priorité à l’amélioration de la qualité de vie et remettre le quartier au cœur des Liégeois
Désenclaver le quartier
Proximité avec le coeur de Liège, patrimoine historique, écoles, tissu associatif, commerces de proximité et multiculturalité… L’objectif du nouveau schéma directeur devra également être de désenclaver le quartier, en l’ancrant à la fois au centre ville (place Saint–Lambert) mais aussi aux quartiers voisins (Saint–Martin et Saint–Laurent, Glain, Naniot, Xhovémont).
Au Cadran :
La réforme des circulations qui accompagneront l’arrivée du tram place Saint–Lambert, à peu de distance du Cadran, mèneront à une diminution importante de la pression automobile, ce qui est une chance pour poursuivre la réurbanisation de ce site essentiel dans son rôle de porte d’entrée au quartier. Un concours architectural pour réaménager les friches et espaces res- tants, doit fournir les bases du remaillage du tissu urbain entre le Cadran, Saint–Martin et Pierreuse, en lui rendant un aspect plus humain.
La rénovation de la Gare de Liège–Palais (rappelons que le projet de construction d’une nouvelle gare aérienne entre le Cadran et la passerelle vers Pierreuse dispose de son permis d’urbanisme depuis 2008…) a du sens au moins sous deux angles :
- en rendant cette gare visible, et en offrant une qualité de service (et des conditions de travail au personnel) nettement améliorée, cette reconstruction permettrait d’augmenter la fréquentation du train, et offrirait dès lors un accès ferroviaire de qualité au quartier ;
- cette reconstruction contribuerait à achever la cicatrisation de la plaie béante laissée au cœur de la ville par les « Goldinne Sixties ».
La ligne SNCB n°34 Liège-Guillemins – Liers est appelée à jouer un rôle essentiel dans le dispositif de mobilité au site de l’expo Liège 2017 ; la rénovation de la gare de Liège–Palais s’y inscrit, et elle serait une excellente illustration de l’effet d’entraînement de l’expo 2017 au profit de l’ensemble de la ville et de l’agglomération.
En conclusion,
Sainte–Marguerite est un quartier emblématique pour la politique des quartiers à mener à Liège.
Une vision ambitieuse et à long terme doit s’accompagner d’initiatives immédiates ! Le remaillage avec le centre, l’irrigation par la mobilité douce, un projet de quartier tirant bénéfice du patrimoine humain et immobilier offrira une plus-value formidable à Liège dans son ensemble.
Pour cela il faut l’adhésion et le soutien de la population du quartier ! Nous considérons la participation citoyenne non pas comme une corvée à liquider au plus vite, mais comme une condition indispensable à l’adéquation et au dynamisme d’un projet de cette envergure.
Ecolo veut se mettre au service de cette transformation AVEC les habitants du quartier !
Média
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