La parole à Jean Marc Willems, co-fondateur de la société Attrap’Sushi
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Jean Marc (ici à gauche) avec ses associés
La façon dont j’ai connu Jean Marc ? En guindaille bien sûr ! Notre amitié symbolise à merveille la raison pour laquelle j’encourage toujours les plus jeunes à pousser la porte des cercles d’étudiants, les comités de baptêmes, etc. En effet, issus d’écoles et d’orientations différentes c’est grâce à un cercle estudiantin que nos chemins se sont croisés.
Revenons à Jean Marc, je crois que j’ai jamais vu ce type tenir en place plus de 10 min. chaque fois que je le croise il prépare toujours un truc, il est toujours en train de foncer et avec lui les idées fusent !
Accrochez-vous on va essayer de le suivre, c’est parti pour l’interview !
Salut Jean Marc, merci d’avoir accepté l’interview.
“met plaisir! “ comme ils disent au nord.
Bon on s’en doute un p’tit peu chez « Attrap Sushi » on n’vend pas de Bicky, tu nous en dis un peu plus ?
Eh bien Attrap’Sushi, c’est surtout une manière de voir la restauration à emporter différemment.
A l’heure ou le fast food bât son plein, je pense que prendre soin de soi et des générations futures est important.
Un Liégeois spécialiste des sushis c’est pas courant, ça t’est venu comment ?
J’ai toujours rêvé d’avoir mon resto, en traînant à Paris pour mon métier précédent j’adorais écumer les bars sushi, là-bas ça pullule. J’ai surtout été séduit par le fait qu’avec un investissement accessible et un savoir faire, je touchais à un rêve. Après ça, prendre des cours professionnels, regarder les grands chefs, essayer d’appliquer et 2 riz par jour pendant 8 mois …j’ai pu affiner mon produit.
Dis-nous un peu, pour vous lancer y a-t-il eu un coup de pouce de quelque part ?
Oui et non, l’horeca est très mal vu chez les banquiers, mais je n’ai pas insisté dans ce sens. Le soutien de ma famille et mes amis m’a suffi. J’avais un peu fonds personnel pour ouvrir même si les premiers mois furent rudes, j’ai pu passer le cap et trouver deux associés du tonnerre Mathieu Houba et mon petit frère Michel…ils sont plus financiers que moi, je suis plutôt artiste. Ensemble on a travaillé dur sur le projet pour l’amener où il est aujourd’hui.
Un truc qui t’aurait vachement aidé ?
Je ne sais pas. Mais il est clair que certains organismes auraient pu m’aider, à l’époque je n’ai pas voulu perdre mon temps à en faire le tour et remplir de la paperasse … je déteste ça !
Mais bon maintenant avec le recul et les conseils de Mathieu et mon frère, j’avoue que c’est très utile parfois.
Bon maintenant que tu es le cuisinier des stars, c’est quoi la suite ? (La star internationale Bouli Lanners est « addict » de ses p’tits plats NDLR)
Oui il est vrai que notre cher Bouli est passé par chez nous, mais de là à dire que je suis le cuisinier des stars on en est loin. La suite ? Comme tu l’as dit je suis toujours à l’affût de nouvelles perspectives, eh bien le projet d’associer nos sushis et les livres à Verviers est toujours au programme pour mars 2013. Et oui c’est long mais il faut tout mettre en place et cela prend du temps. Nous avons agrandis nos locaux et je pense que l’on va encore agrandir d’ici peu …
La question « coup de gueule » : Dis-nous un peu un truc qui te fait vraiment ch*** et que tu voudrais voir changer.
Disons que j’ai posé mes valises à Angleur il y a six ans et que malgré tous les aprioris, il y a un potentiel …par contre le fait de dépendre de la ville me donne le sentiment qu’au niveau local c’est le minimum …j’essaye grâce à mon commerce de faire revivre la rue avec les autres commerçants, mais il y a encore pas mal de boulot.
La question du Liégeois : C’est quoi le truc à Liège qui te fait vraiment « kiffer » ?
Le truc qui me fait kiffer ?
C’est que la ville s’est vraiment dégradée ces dernières années.
Mais je pense que là, nous tenons un souffle nouveau sur liège. Je suis pessimiste sur le fait que nous gagnerons ce « Liège 2017″
Mais non di Dju! C’est bon de voir toutes ses émulsions de nouveaux projets.
Le tout est de choisir les bons projets. Arrêtons de faire des grands centres commerciaux, les gens ont besoins de services de qualités. Le petit commerce de proximité a de nouveau sa place.
Les grosses enseignes prennent les gens pour des cons et les gens s’en rendent compte!
Un dernier mot pour la route ?
Comme tout bon commerçant je ferai une réponse de normand :
Bonne campagne à tous et peu importe les couleurs tant que le résultat est là au final et que Liège continue de brûler!
Super, merci et « Bonzaï » comme on dit à la fin de Groland!
Et si on changeait les choses ?
Une proposition construite avec Jean Marc Willems de chez Attrap’ Sushi
Ne plus développer de gosses galeries commerçantes et favoriser les petits commerces ? Ça aussi, c’est dans notre programme (au point 6.1).
En effet, je partage ta vision qu’il y a assez de « macrostructures » comme Médiacité, Belle Île, St-Lambert, etc. Place aux commerces de proximité et aux emplois non délocalisables !
Quant à l’idée de redynamiser ton quartier, un truc que je trouve sympa, c’est de réaliser un cadastre des commerces déjà présents (l’offre) ainsi que des cellules vides et de demander aux habitants du quartier : « Que souhaitez vous voir s’installer ici ? ».
De cette manière, les commerçants éventuellement intéressés connaissent à l’avance les besoins du quartier. Pas mal non ?
Enfin, on perçoit clairement à travers tes réponses que tu aimes ton quartier, que tu as envie qu’il se « rebiffe » et que d’autres jeunes ménages le réinvestissent.
À nouveau, nous avons prévu le coup hé hé
Pour les aménagements urbains à l’échelle d’un quartier, nous proposons d’identifier les sites ou les lieux à modifier, à recycler ou urbaniser, en associant à cette démarche d’inventaire les habitants du quartier. (La participation citoyenne est notre « maitre mot »).
L’objectif sera d’identifier les espaces « sensibles » et d’établir des priorités pour construire un schéma /projet de quartier global et a long terme.
Là où la Ville disposera de la maîtrise du foncier, pourquoi ne pas établir des programmes immobiliers innovants à réaliser à court terme et s’assurer que les jeunes ménages y auront accès ?
Super article et je partage tout à fait l’opinion de Jean-Marc. Il y a de la place pour les petites structures. Avec la globalisation, les gens sont maintenant à la recherche d’un retour aux sources. Ils veulent de la proximité, des conseils adaptés à leurs besoins, des produits équitables, respectueux de l’environnement, ayant du goût,… Longue vie à Attrap’Sushi et à tous les petits commerçants qui se démènent pour offrir de la qualité aux gens.