Une communauté urbaine mosane pour faire décoller Liège
0Il est nécessaire pour les grandes zones urbaines de mettre en place un échelon intermédiaire entre la région et la commune, la réponse existe une Communauté Urbaine. En France ce type de structure a facilité le redéploiement de villes comme Lille, Nantes ou Lyon avec une certaine efficacité.
Ici, l’art du compromis ou plutôt la non décision sévit encore. Autrement dit, on a fait en sorte de conserver une logique de barons sans trop s’encombrer d’une réelle dynamique supra communale qui viendrait interférer dans les affaires du bourgmestre. Ainsi a émergé la « conférence des bourgmestres » un substitut de communauté urbaine qui en a les allures mais pas les atouts. Une composition qui si elle rassemble les 24 communes de l’agglomération liégeoise ne fait rien d’autre de d’immobiliser l’agglomération empêtrée dans le maintien des jalousies de chacun.
Pour la cité ardente, il y a tout d’abord l’enjeu de situer la métropole liégeoise à hauteur de ses ambitions. Aujourd’hui, la structure archaïque qui est la notre issue notamment de la drôle de fusion des communes en 1977 situe Liège loin des grandes villes européennes (au-delà de la 121ème place selon les études de la Datar). S’inscrire dans une dimension de métropole signifierait unifier les moyens liégeois sur base d’une région urbaine composée non pas de 24 communes mais de 34, autrement dit plus de 600.000 habitants là où la ville de Liège avec son rayonnement actuel plafonne péniblement à quasi 200.000 âmes, une comptabilité qui importe pour accélérer la réalisation de grands projets structurants. Cette composition ferait de la métropole liégeoise la première de la zone Meuse-Rhin, une structure qui lui donnerait les moyens de ses ambitions.
Passer d’une conférence des bourgmestres à une communauté urbaine mosane serait un réel saut qualitatif aussi bien en matière de gestion que de prospective. Un progrès qui se manifesterait également par une Gouvernance plus objective et plus équilibrée. Cette organisation aurait également un impact sur les grands projets qui dépassent la simple ville de Liège, je pense au tram ou au trilogiport ponctuellement victimes de l’organisation territoriale actuelle.
A terme, la CUM devra gagner sa légitimité via une élection directe et une responsabilité politique et financière. Cette structure permettra d’optimiser l’efficacité d’outils déjà existant à l’échelle de l’agglomération avec plus de cohérence et de transparence.
Concrètement quels seraient les plus d’une communauté urbaine :
- une démocratie représentative à la tête d’une agglomération
- une politique de projets au-delà des frontières communales
- une cohérence d’une commune à l’autre
- une meilleure Gouvernance
Cette promesse de communauté urbaine, promise maintes et maintes fois, en est toujours aujourd’hui à l’étape zéro. Or une telle structure est nécessaire pour enfin mettre nos deux pieds ardents dans le 21ème siècle.
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